Paris 13e - Station F - Halle Freyssinet (T1 - 75)

OK. Commençons par le commencement.

Visualiser la Halle de Freyssinet SERNAM :
http://www.archi.fr/DOCOMOMO-FR/veille-patrimoniale.htm

Aller voir sur place : entrée à l'angle du boulevard Vincent Auriol et de la rue Louise Weiss, métro Chevaleret ou quai de la gare.

Je précise que je n'ai aucun lien avec DOCOMOMO.

Cette association est cependant bonne à conaître et vous sera peut-être utile un jour pour faire classer certaines tours ou IGH parisiens.

Prochaines infos sur la Halle à venir, pour mieux approcher le dossier.

Après la visite de la Halle, la position du Monde sur le (mauvais) traitement fait à la Halle par l'architecte lauréat Pierre Gangnet, voici un récapitulatif de l'opposition systématique de tous les partenaires institutionnels à s'engager sur la conservation et reconversion de cette Halle.

Passionnée ? non ! Tenace ? oui ! Et si je me suis adressée à "skyscrappers" c'est que bien souvent les défenseurs des tours ont une sensibilité pour le patrimoine industriel de notre siècle.

Magazine Paris Rive Gauche édité par la SEMAPA, aménageur de la ZAC Paris, juillet 2005. Tribune expression libre.

Hallali sur la halle

L’histoire mérite d’être relatée et de figurer aux annales des grands combats qu’il vaudrait mieux ne pas engager sous peine d’y perdre la raison et son énergie.

Le 13e recèle un ouvrage ferroviaire datant du début du siècle, la Halle de Freyssinet, du nom de son grand ingénieur qui révolutionna les techniques constructives. Cette halle monumentale condamnée dans le premier plan d’aménagement de Paris Rive Gauche fut épargnée grâce à la pression des associations.

Depuis quatre ans, un sauvetage de la halle s’est organisé mais l’épée de Damoclès suspendue au-dessus de sa tête ne tient plus qu’à un fil très, très ténu. En 2002 un groupe de travail fut créé pour étudier la valeur intrinsèque de la halle. Les conclusions furent claires : la halle méritait d’être conservée. La SEMAPA fit faire un diagnostic technique. Les résultats furent excellents : la halle était en « bonne santé », elle tenait solidement sur ses pieds, vent debout. Nous découvrîmes également un document de la SEMAPA répertoriant la halle comme un élément patrimonial « remarquable » de la ZAC.

De plus, la Mairie de Paris affirmait son attachement au bâtiment.

Forts de tous ces arguments, nous poussâmes un peu plus loin notre action. Les encouragements fusèrent de toutes parts, des journalistes s’engagèrent en faveur de la conservation de la halle (Emmanuel De ROUX, LE MONDE…), d’autres nous ouvrirent leurs colonnes (Anne JEANTET-LECLERC, LA VIE DU RAIL…), des signatures de soutien nous parvinrent de tous horizons, des plus prestigieuses aux plus modestes, d’associations notoires dans la défense du patrimoine à de plus petites comme celle du Pas-de-Calais qui prit l’initiative de nous appeler. Merci à elle.

Pour protéger durablement cette halle, il nous fallait cependant obtenir son inscription à l’ISMH (Inventaire Supplémentaire aux Monuments Historiques). Trois demandes successives furent faites mais sans résultat. Le dossier restait désespérément « scotché » au plus bas de la pile. Le dernier motif de refus invoqué par le préfet de région fut : absence de programme d’activités pour la reconversion de la halle.

A l’époque, une consultation d’urbanisme se dessinait pour l’aménagement de Tolbiac-sud. Nous demandâmes qu’une recherche de programme d’activités pour la halle soit lancée. On nous répondit qu’il fallait laisser travailler les architectes, peut-être auraient-ils des idées sur la question. Nous nous étonnâmes que cette tâche soit confiée aux architectes car elle ne relevait ni de leurs prérogatives ni de leur fonction. On nous promit de lancer cette étude après la présentation du projet lauréat. Mais rien ne vint.

Pour comble de « malchance », une étude participative initiée par un Conseil de quartier proposait parmi trois hypothèses la destruction quasi-totale de la halle et cela sans qu’aucune information n’ait été faite auprès des habitants sur la valeur du bâtiment et son potentiel de reconversion. Oubli ou volonté ?

Parallèlement, des porteurs de projets pour la halle se manifestèrent mais leurs dossiers – souvent intéressants et bien bouclés - ne furent jamais examinés.

Nous décidâmes alors d’organiser une conférence-débat (notamment sous l’égide de RFI) pour faire découvrir aux habitants du 13e et aux Parisiens l’histoire de ce bâtiment. Le petit auditorium de la BnF nous paraissait l’endroit idéal. Mais la BnF ne nous en accorda pas le prêt au motif qu’une consultation d’urbanisme était en cours.

Une lettre des associations fut remise aux architectes concourant pour le secteur Tolbiac-sud afin d’attirer leur attention sur l’intérêt de conserver la halle. Ils n’y furent pas insensibles mais, hélas, le lauréat retenu fut celui qui conservait le moins du bâtiment et mutilait le plus sa structure originelle.

Nous contestâmes ce choix auprès du Conseil d’Administration de la SEMAPA mais nous ne fûmes pas entendus.

Afin de relancer notre action, nous demandâmes que la Halle soit retenue dans le parcours de la « Nuit Blanche » 2005. Le service évènement de la Ville de Paris nous répondit favorablement en précisant toutefois qu’il ne pouvait nous subventionner. Nous partîmes donc à la recherche de fonds (petits fonds). Le budget était modeste car nous ne demandions qu’un éclairage dynamique de la halle pendant cette nuit particulière. Les réponses des « mécènes » contactés - quand nous en avons reçues - furent courtoises mais négatives.

Simultanément nous contactions la SNCF pour obtenir l’autorisation d’éclairer la halle durant cette nuit. La réponse fut également négative au motif que cet éclairage présentait des risques pour les chauffeurs du SERNAM. L’argument nous paru « étonnant » puisque la halle n’est pas en activité le samedi. Le SERNAM lui-même s’est interrogé sur ce refus.

En 2003, la perspective des J.O. nous avait amenés à contacter la mairie centrale afin d’examiner la possibilité d’intégrer la halle dans les équipements sportifs et de bénéficier ainsi de subventions pour sa rénovation. Ceci n’intéressa pas les services concernés.

Plus récemment, la conservation des Magasins Généraux décidée par la Ville nous permit de faire valoir que la Halle de Freyssinet pourrait être sauvée en utilisant la même procédure à savoir rechercher un investisseur européen ou international. On nous répondit par la négative.

Puis vint l’affaire du TGI. L’Etat semblant vouloir jeter son dévolu sur le quartier Tolbiac-sud le destin funeste de la halle nous sembla définitivement scellé. Mais une étude de faisabilité sortie des cartons de l’EPPJP tentait de concilier l’équipement du TGI et la sauvegarde de la halle transformée en l’occurrence en grande « salle des pas perdus ». Ce n’était pas ce que nous espérions pour le quartier mais pour la première fois un grand architecte rendait hommage à ce magnifique bâtiment.

Après quatre années d’action continue, ballottés à droite et à gauche, éconduits par certains, soutenus par d’autres préférant cependant rester dans l’anonymat, face à un imbroglio d’influences que nous ne caractériserons pas, nous sommes envahis par une grande interrogation.

Paris a-t-il vraiment la volonté de garder son patrimoine ? Paris a-t-il conscience de ce que représente le patrimoine dans la reconstruction et la modernisation de la capitale ? L'histoire que nous venons de retracer est de nature à en faire douter.

Nous restons cependant fidèles à la ligne de conduite que nous avons toujours développée : la halle et toute la halle pour son immense potentiel de reconversion au bénéfice du quartier, le projet BERGER (et non GANGNET) pour Tolbiac-sud et le TGI à Jussieu.

L’histoire de « notre » halle s’arrête momentanément là.

G. Treton.
Ada13@libertysurf.fr - 01 45 86 34 98 - o6 70 12 75 43

Merci pour toutes ces infos.

Pour donner une idée du bâtiment, voici quelques photos prises aujourd'hui en passant dans le quartier. En gros c'est un énorme hangar, éclairé par en haut. On doit pouvoir en faire quelque chose, en effet, mais il y a tout à faire à l'intérieur. Et sa taille très vaste rend sans doute les aménagements plus difficiles. A l'intérieur, c'est peut-être la plus grande pièce de Paris...

Si on intégrait ce bâtiment de manière à ce que sa fonction d'origine reste visible (comme à Orsay), cela contribuerait à l'identité du quartier, qui mélange architecture moderne et bâtiments industriels détournés de leur fonction d'origine (les Frigos dont l'intérieur est assez extraordinaire, Grands Moulins de Paris...).

L'entrée :


Vue depuis la rue du Chevaleret (la halle est très longue, au moins dix ou vingt "vagues" comme celles-là)


Les trois travées, vues depuis la rue Charcot (qui est d'ailleurs en train de traverser les voies ferrées en direction de l'avenue de France) :

et enfin tu mentionnes une tour, mais je doute qu'une grande tour puisse être construite à cet endroit de la zac si près de la BNF...l'endroit le plus probable pour placer une tour dans ce secteur c'est tout au bout de l'avenue de France près du périph...mais ces messieurs du TGI ont laissé entendre que c'était une zone trop "orientale" pour eux !

Bienvenue à toi et merci pour l'image ZAC, malheureusement je ne pourrai la poster sur le forum que demain. C'est vrai que ce rendu montre un certain potentiel et est bien différente de la "halle  sernam" comme nous la décrit kony.

A suivre demain donc (ou cette nuit).

ZAC a écrit:

Merci à thierry pour ses photos et sa rapidité.

De rien, j'allais au MK2 et j'avais une heure d'avance... J'avoue que je n'avais vraiment fait attention à cette gigantesque halle qui est en grande partie cachée par un mur et par le bâtiment du ministère des Finances.

Vu comme ça, c'est sûr que ça a plus de gueule que sur les photos actuelles, même s'il faut se méfier des rendus. Il y a un petit côté Tate Modern 

A noter que la rue Charcot est en voie de prolongement au-dessus des  voies ferrées (je crois d'ailleurs que la passerelle piétonne, au premier plan du rendu, n'est pas compatible avec la rue Charcot). Cette rue débouchera de l'autre côté sur le MK2.

Autrement dit la Halle Freyssinet, qui est déjà la voisine immédiate des galeries d'art ultra-hype de la rue Louise-Weiss, sera dans quelques mois à deux minutes de marche du meilleur cinéma de Paris et de la BNF. Un bon argument pour proposer un équipement culturel (ou de loisir) dans la Halle...

Tant que j'y suis, une photo du prolongement de la rue Charcot, prise depuis le MK2, avec par derrière la Halle (et, plus loin, les tours égyptiennes) :

Et puis l'important c'est plutôt de savoir : garder ce truc pour créér quoi à l'intérieur ?? si c'est pour créer un gymnase, ouai bof...autant détruire et consruire un gymnase moderne ailleurs...

si il n'y a aucun projet viable pour le remplir, faut-il le laisser vide en attendant le prince charmant ?

Le Moniteur

La halle Freyssinet ou le triomphe du béton

A l'occasion de l'exposition sur le concours d'idées international pour le nouveau Palais de Justice de Paris sur le site de la halle Freyssinet, dans le quartier de Tolbiac, visite en image de ce chef d'œuvre de l'architecture industrielle en béton. [...]

Voir le portfolio

http://www.lemoniteur-expert.com/diapor … .asp?id=50

Magistère ? Ca existe encore ? lol

Un article de Sybille Vincendon (blog Grand Paris et petits détours), datant du 10/01/2012 :

La Halle Freyssinet coupée un peu, beaucoup ou pas du tout?

La halle Freyssinet, du nom de l'ingénieur qui la bâtit en 1927 le long des voies de la gare d'Austerlitz, revient de loin. Elle aurait dû être entièrement démolie, puis coupée de moitié. Aujourd'hui, le préfet de la région Ile-de-France, Daniel Canepa, peut la classer tout entière, en compliquant sérieusement le projet urbain que la ville de Paris prévoit autour. Mais il peut aussi autoriser une destruction partielle, en fâchant les défenseurs de cette oeuvre effectivement exceptionnelle.On en est là.

(...)

http://grandparis.blogs.liberation.fr/v … -tout.html

Deux articles de journalistes de Libération, parus le même jour sur le même sujet, mais avec des tonalités bien différentes... Sybille Vincendon est très critique sur le classement, mais elle est aussi très Delanophile...

Quant à moi, je ne vois pas trop ce qu'il y aurait de dramatique à faire de la Halle Freyssinet un espace commercial, ou du moins économique. Il faudrait cesser de vouloir faire de chaque friche industriel un "lieu culturel", visité par une minorité. Après tout, si un tel lieux peut à la fois être conservé, ouvert au public et rentable, je n'y vois pas d'inconvénient (je pensais à peu près la même chose de l'Hôtel de la Marine).
Maintenant, la forme n'est pas très adaptée pour des concerts, trop grande pour une boite de nuit... La protection empêche a priori d'en faire un cinéma... Elle serait certes adaptée pour un espace d'exposition (François Pinault, reviens!), mais le contenant ne suffit pas à trouver le contenu. Bref, un centre commercial pourrait être une bonne idée, mais je vois quand même mal un centre commercial à cet endroit, assez peu desservi (à part par le métro 6)...
Un établissement scolaire est peut-être envisageable, mais en a-t-on besoin là?

Libération - 01/03/02

La halle Freyssinet enfin à l'abri

Après de nombreux projets de démolition totale ou partielle, l'ouvrage des années 20 situé près de la gare d'Austerlitz a été inscrit ce mercredi à l'inventaire des monuments historiques.

http://www.liberation.fr/culture/010123 … n-a-l-abri

Grand Paris et Petits Détours - 01/03/12

La halle Freyssinet protégée... mais de quoi?

Le préfet de la région Ile-de-France Daniel Canepa disait il y a peu au maire du XIIIème arrondissement Jérôme Coumet - mais aussi à Libération entre deux petits fours - que dans l'immédiat, il ne déciderait rien concernant la halle Freyssinet. Les associations de sauvegarde du patrimoine lui demandaient de classer ce prototype de la précontrainte  pour le conserver intégralement. La Ville de Paris le priait de n'en rien faire, pour pouvoir démolir l'extrémité et mener autour une opération d'urbanisme. "C'est embarrassant, nous confiait-il alors. Si je classe, c'est une déclaration de guerre à la ville de Paris..."

http://grandparis.blogs.liberation.fr/v … -quoi.html