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Bucarest (Bucarest)
Population : 2,1 d'habitants
Je viens de passer une semaine à Bucarest. C'était pour le travail (qui, sinon pour y travailler, va à Bucarest ?), mais j'avais bien sûr amené mon appareil photo. Attention, il n'y a pas de printemps à Bucarest. Tandis qu'une nouvelle crise de grippe aviaire mettait un quartier en quarantaine, la température montait jusqu'à 35 degrés à l'ombre...
Bucarest est une grande capitale européenne de 2 millions d'habitants environ. Capitale de la Roumanie depuis 1861, Bucarest a mélangé depuis cette époque la plupart des styles architecturaux internationaux et locaux. Je commence ce soir par le contemporain, en particulier avec les IGH. A venir plus tard : le mélange des styles post-haussmanniens ou roumains (style brancovin), ainsi que l'urbanisme communiste qui a produit l'un des géants de l'architecture mondiale : le Palais du Parlement, construction démesurée et traumatisme de marbre infligé par Ceausescu à sa capitale.
Il n'y a pas de CBD à Bucarest. Les tours se dressent, comme à la City, au milieu de la vieille ville. L'un de mes préférés est le Bucharest Financial Plaza, idéalement situé :
Le même, sous un angle qui devrait rappeler un "Trouvez la ville" récent à ceux qui fréquentent ce thread :
(plus grand : http://thbz.org/images/europe/roumanie2 … plaza3.jpg)
L'intégration des immeubles contemporains dans la ville classique favorise les reflets :
L'hôtel Howard Johnson, genre Adria :
(plus grand : http://thbz.org/images/europe/roumanie2 … hnson2.jpg)
Le Charles de Gaulle Plaza, encore une belle façade de verre :
L'hôtel Intercontinental :
(plus grand : http://thbz.org/images/europe/roumanie2 … nental.jpg)
L'hôtel Novotel qui mélange ancien et moderne mais n'ouvrira sûrement pas ses nouvelles chambres en juin comme l'annonce la pancarte...
Un Millenium Business Center en construction, qui fait de l'ombre à la belle église arménienne qui se trouve derrière :
Dans le même temps, les fidèles catholiques romains militent contre un chantier qui menace de flanquer leur cathédrale d'une tour du même genre :
Un autre exemple de constraste curieux, près de la place Unirii :
Une autre façade de verre qui reflète quelque immeuble plus ancien en face :
Sur la rue centrale des boutiques, le siège de la compagnie de téléphone
Une autre étude de reflets :
A côté du bâtiment où Ceausescu s'est fait huer à sa grande surprise en décembre 1989, commencement de la Révolution qui a donné son nom à la place, ce petit bâtiment hébergeait la Securitate, police politique. L'immeuble en ruine a été conservé à titre de souvenir, un peu comme la Gedächtniskirche de Berlin, mais a été surmonté d'une structure de verre. C'est l'une des rares réalisations vraiment audacieuses à Bucarest et, à mon avis, une grande réussite :
Plus banal, le World Trade Center local :
Et pour finir, un panoramique fait par la chambre de mon hôtel. De gauche à droite, le Novotel (en cluster avec l'hôtel Intercontinental et le siège de Romtelecom), le Financial Plaza et, mais oui, un premier aperçu du Palais du Parlement :
A suivre !
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excellent thierry , l'ex-batiment de la securitate me plaît énormément, la pierre au sol le verre en l'air, concilier l'ancien, le patimoine au niveau de la rue, au niveau du regard avec le moderne ériger au delà : magnifique inspiration sais-tu, à tout hasard de quelle année il date, car le même principe a été appliqué récemment pour un batiment d'une toute autre dimension : la tour hearst à new-york qui, en passant, est également une réussite...Je suis curieux de voir la suite de la visite
Dernière modification par steph35 (30-05-2006 01:33:54)
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Sympa ce petit thread sur Bucarest. Merci Thierry. C'est vrai que l'ancien immeuble de la securitate est franchement une réussite.
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Merci Thierry ! Bon retour à Paris, aussi. Très intéressante, cette ville méconnue. As-tu le sentiment que les gens, dans la rue, sont heureux ? Souvent, dans les anciennes dictatures qui sont passé depuis peu à la démocratie, les gens sont mi-figue, mi-raisin, tu sens comme une hésitation entre liberté et tristesse...
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@steph35 : je ne parviens pas à trouver la date de ce bâtiment. D'après Wikipédia, il abritait la direction V de la Securitate (c'est à dire les gardes du corps, ce qui n'est pas étonnant étant donné la proximité de plusieurs bâtiments officiels) et est aujourd'hui utilisé par un association d'architectes de Bucarest. Je me souviens qu'il y a un café au rez-de-chaussée (en fait en sous-sol).
@MyNight : il est difficile de juger comme cela, je n'ai passé que neuf jours sur place. J'ai toutefois parlé avec des gens et tous ceux que j'ai rencontrés semblaient assez fascinés par la France : le niveau de vie, la richesse culturelle et la beauté de Paris par rapport à l'état de Bucarest (dont je donnerai des exemples dans les prochaines photos). Ils étaient surtout étonnés lorsque je leur disais que je trouvais Bucarest très intéressante et pas si laide que cela...
Cela dit, il reste en effet des réflexes de l'ancien régime. La presse reste concentrée dans un bâtiment unique, la Casa Presei, sorte de réplique du palais du Parlement avant la lettre érigée dans les années 50 pour mettre dans un même lieu tous les organes de presse...
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La suite !
Bucarest, ville brancovane
C'est quoi le style brancovan ? C'est Constantin Brâncoveanu, roi de Valachie de 1689 à 1714. Ce style se caractérise par quelques éléments bien reconnaissables : à l'étage des fenêtres en forme de trèfle et des loggias soutenues par des colonnes de bois ou de pierre, au rez-de-chaussée des baies en voûte ou en arc surbaissé, des toits qui ressemblent au chapeau d'un mage. La décoration est riche, constante de l'architecture de Bucarest qui se maintiendra même à l'époque de Ceausescu et ne semble avoir disparu qu'avec la conversion de la Roumanie à l'architecture de verre et de formes pures des annéees 2000.
Pour une introduction à l'architecture brancovane, on fera un détour par le monastère de Sinaia, dans les Carpathes, érigé de 1842 à 1903.
Un détail de la façade : les trois torsades symboliseraient l'union de la Valachie, de la Transylvanie et de la Moldavie au sein de la Roumanie.
Dans la cour intérieure, jolie loggia en bois et fenêtre en trèfle.
Le toit en chapeau de mage.
En revenant à Bucarest, on retrouve les mêmes éléments, mais pas toujours avec la même magnificence. Il faut se promener par exemple entre le boulevard Dacia et le boulevard Carol Ier, ou bien du côté de la rue Lipscani. Le style n'est pas pur : il se mêle harmonieusement à des structures d'immeubles collectifs comme on en construit en Occident depuis le 18e siècle.
Remarque : les fenêtres vont souvent par trois.
A suivre : le petit Paris...
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L'influence française à Bucarest a été très importante. Encore aujourd'hui, beaucoup de personnes de plus de 40 ans parlent bien le français. Et certains beaucoup plus jeunes. Le centre-ville est communément appelé le petit Paris...
Remarque : certaines photos sont cliquables.
Pour le palais de Ceausescu, je vous demande encore un peu de patience. C'est un gros morceau...
Bucarest : le petit Paris
Autour de 1900, Bucarest se transforme sous l'influence d'un modèle absolu : Paris. Les architectes français sont convoqués à la cour du roi de Roumanie et édifient palais et monuments. C'est la grande époque de ce style français qu'on appelle « Beaux-Arts » mais dont on parle moins en France que dans les pays qu'il a influencés. Un grand nombre de ces bâtiments se succèdent le long de la Calea Victoriei, sorte de grand'rue de Bucarest.
Le ministère de l'Intérieur, construit dans les années 30 et 40, est devenu après la guerre le siège du parti Communiste. C'est du balcon qui surplombe l'entrée centrale que Nicolae Ceausescu a parlé au peuple le 21 décembre 1989. À sa grande surprise, son peuple, loin de l'acclamer comme à son habitude, s'est mis à le huer. Un peu plus tard Ceausescu fuyait en hélicoptère par le toit, avant d'être rattrapé, jugé sommairement et exécuté. C'est aujourd'hui la place de la Révolution. Le pieu blanc transpercé par une sorte d'olive n'est pas un cure-dent ; c'est un monument vraiment moche érigé à la gloire des martyrs de la Révolution.
Sur la même place, la Bibliothèque centrale universitaire :
Et à côté, l'Atheneul, salle de concert :
Plus loin, l'Arcul de Triumf (toute ressemblance avec...) :
Le Cercle militaire national, où tout le monde peut aller dîner.
Les immeubles d'habitation adoptent eux aussi des styles parisiens, de l'hôtel particulier du 18e siècle à l'immeuble post-haussmannien. Les constructeurs évitent l'haussmannisme pur, peut-être à cause de son austérité : les bas-reliefs du style Louis XV ou les bow-windows et façades ondulées des années 1900 doivent mieux convenir au goût roumain. Bucarest devient le « petit Paris ». Ces immeubles sont toutefois, très souvent, dans un état déplorable. Plusieurs guerres sont passées par là, des décennies d'incurie et le grand tremblement de terre de 1977.
Certains immeubles réunissent tous les styles : fenêtres à colonnes classiques, loggias, toits à la Mansart, balcons 18e, et toujours l'indispensable ornementation.
D'autres, en particulier dans les quartiers résidentiels, ne retiennent de l'architecture parisienne que la forme et s'offrent la couleur en plus.
Les années passent et les styles évoluent. L'hôtel Ambassador rappellent certains immeubles parisiens des années 20 et 30 avec sa façade en retrait qui favorise l'exposition au soleil des appartements.
L'Art Déco triomphe dans cet ensemble de deux immeubles bien assortis...
... ainsi que dans la tour Romtelecom toute proche, petit gratte-ciel à la new-yorkaise qui a fière allure dans les méandres de la calea Victoriei.
Pour des immeubles plus ordinaires, les années 30 et 40 adoptent des façades courbes et grises, voire en ziggourat comme dans certains immeubles d'Henri Sauvage.
Toutes ces photos ne sont que des exemples, trouvés en marchant au hasard. On pourrait trouver des centaines d'immeubles de ce genre.
Arrive alors la Seconde Guerre mondiale. Les bombardements vont détruire certains quartiers et il en sortira un régime nouveau. Mais cela fera l'objet du chapitre suivant : la ville communiste et le délire des années 80.
Et il faudra aussi, tout de même, montrer que Bucarest n'est pas simplement une accumulation de styles architecturaux. C'est d'abord une atmosphère un peu chaotique, très loin des ville "clean" aux pelouses bien tondues des pays d'Europe de l'Ouest. Il y a sans doute plus de distance entre Budapest et Bucarest qu'entre Paris et Budapest.
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Merci Thierry. Je vois que Bucarest a tout de même beaucoup plus de charme que je ne le pensais. Je trouve que les immeubles pris en photos sont vraiment sympas. Il y a pas mal de travaux a effectuer pour retapper tout ça, mais la base a l'air très jolie. Quant à l'immeuble coloré, pour moi ce n'est pas trop parisien, mais plutôt d'influence Viennoise.
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j'ai été récement dans cette ville (il y a un moi) et elle ma fait très mauvaise impression
les seul beaux batimen qui existe sont ceux que tu a montrer thierry, les routes sont mal entretenu et la ville à été presque intégralement rasé pour reconstruire à "la communiste" des immeuble de bêton complétement inhumain.
En plus les gens sont pauvres et les immeubles donent l'impression d'avoir quelque étage rajouté si et la
tout cela rend la ville très "miteuse" à mon gout et c'est fort dommage pour une ville qui a longtemps été appellé le petit paris
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Je ne serai pas aussi sévère que toi. Il est vrai que Bucarest accumule les problèmes. De nombreux bâtiments sont à moitié détruits, sans doute depuis le dernier tremblement de terre de 77. Les squatteurs sont nombreux, les mendiants éclopés t'interpellent à chaque coin de rue pendant la journée (le soir, on te fait d'autres sortes de propositions, surtout si tu as l'air d'un étranger : "Nice girls, nice girls, massage...", et ce même dans le hall de mon hôtel !), tandis que chiens errants et épaves de voiture occupent les trottoirs. Le sac à dos est plus pratique que la valise à roulettes sur les sols défoncés...
Je posterai quelques photos qui pourraient faire croire que Bucarest sort d'une guerre ou n'est jamais sorti du sous-développement. Toutefois il n'y a pas que cela. C'est une ville animée, on trouve beaucoup plus de choses ouvertes le dimanche qu'à Paris, les parcs et espaces verts sont nombreux et tant pis si la pelouse n'est jamais tondue. La ville est un peu méditerranéenne, les gens sortent.
Il faut faire un peu attention, certes. Samedi soir en début de soirée, je rentrais à pied de la gare après une journée passée à Sinaia (cf le monastère ci-dessus). Un type m'aborde et me demande en anglais le nom de la rue. Je lui réponds en essayant de prendre un accent roumain (c'est à dire en roulant les "r") : "Calea Grivitei". Il commence alors à me raconter une histoire louche d'argent à changer. A ce moment, un autre type arrive en face et me montre un badge de policier en me disant d'un ton ferme : "Politia roumana !" Comme dans un téléfilm américain.
J'ai immédiatement dit : "No", j'ai traversé la rue et j'ai continué mon chemin sans me retourner. Je connaissais en effet ce piège : un faux policier t'arrête dans la rue, il t'accuse de faire des activités frauduleuses avec un complice (qui est en réalité le complice du faux policier), il te demande tes papiers et finit par s'en aller avec ton argent. On appelle ça le "maradona". Tout se passe sans agression physique, ils ne risquent presque rien s'ils se font prendre. Ils n'ont d'ailleurs pas insisté ; un vrai policier m'aurait poursuivi sur l'autre trottoir...
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Bucarest communiste
Ca y est, j'en arrive au Palais du Parlement et à l'urbanisme de folie de Ceausescu.
Mais d'abord un bâtiment moins connu mais extrêmement impressionnant quand on arrive de l'aéroport : la Maison de la Presse, dont le but était dans les années 50 de rassembler tous les organes de presse et les maisons de pression dans un seul bâtiment. Pratique pour les contrôler ! But atteint, puisque le sièges de journaux sont toujours là.
Attention, cette photo ne montre que la partie centrale du bâtiment. Elle monte à plus de cent mètres avec son antenne, point culminant de Bucarest, mais ses dépendances couvrent une superficie énorme comme on peut le voir sur Google Earth. Quelques chiffres d'après Wikipedia (http://en.wikipedia.org/wiki/Casa_Presei_Libere) :
- 280x260m
- surface construite : 32 000 m²
- volume : 735 000 m³.
- Hauteur : 91,6 m sans l'antenne télé, 103 mètres avec. C'est toujours, cinquante ans après sa construction, le plus haut bâtiment de Bucarest d'après Emporis.
C'est après le tremblement de terre de 1977 que l'urbanisme communiste, avec Ceaucescu, s'est lancé à plein régime avec la construction non seulement de l'un des deux ou trois plus gros bâtiments du monde mais aussi d'un quartier démesuré.
Le Palais du Parlement, anciennement Maison du Peuple (les Roumains n'aiment pas du tout cette appellation pour un bâtiment qui leur a tant coûté), c'est d'abord des chiffres :
- 270 mètres par 240
- 86 mètres de hauteur, 1100 pièces et douze étages.
- surface utile : 350 000 m2, soit la même chose que Coeur Défense.
- volume : 2,550,000 m³
Cela serait le bâtiment le plus lourd du monde. Avec 1 000 000 m3 de marbre (on dit qu'on n'autorisait plus les gens à faire leur tombe en marbre pour qu'il y ait assez de marbre pour la soi-disant Maison du Peuple) et 3 500 tonnes de cristal, ça n'est pas très étonnant. A noter qu'il a fallu aussi déplacer énormément de terre pour le socle du bâtiment.
Le Palais est censé soutenir un tremblement de terre de force 9. Les gens du coin ont moyennement confiance. Je n'aimerais pas être à l'intérieur pendant le prochain séisme.
Le style est assez difficile à définir. Symétrie absolue, fenêtres à grands carreaux rectangulaires ou à sommet en demi-cercle, colonnes grecques et triglyphes. Disons un style « européen ». Une sorte d'hôtel de Crillon en beaucoup plus grand.
Le bâtiment n'est toutefois pas tout à fait aussi imposant qu'on le croirait. Peut-être est-ce dû à sa situation tellement dégagée qu'on ne peut pas le comparer aux bâtiments environnants. Peut-être est-ce dû à un nombre d'étages très réduit par rapport à sa taille. Peut-être est-ce dû à une architecture assez paresseuse : cette forme manque d'élan.
L'intérieur est magnifique avec les murs couverts de marbre et les lustres dans toutes les pièces. Grands escaliers, carrelages recherchés et couloirs vides font du palais un décor idéal de film. Le plafond est à huit mètres de hauteur, les espaces communs sont disproportionnés. La surface vraiment utile ne représente finalement qu'une partie de la surface construite.
Je n'ai pas pris de photo à l'intérieur. On en trouvera sur le site de la Chambre des Députés roumaine.
Le palais du Parlement a beau être perché sur sa colline, il s'inscrit dans un programme urbanistique d'ensemble. Face à elle, le boulevard Unirii, large comme les Champs-Élysées, s'étend sur plus de trois kilomètres. Il est bordé par une chaîne ininterrompue d'immeubles d'une trentaine de mètres de hauteur, chaîne qui s'évase en arrivant face au palais du Parlement.
Pour avoir une idée de l'importance de la tranchée qu'a représenté la construction de ce quartier, il suffit d'aller voir Google Maps ( http://maps.google.com/maps?f=q&hl= … k&om=1 ). Vous n'aurez aucune difficulté à localiser le palais du Parlement et le boulevard Unirii qui lui fait face, gigantesque tranchée dans la ville :
On se croirait dans l'un des quartiers réalisés par Riccardo Bofill à peu près à la même époque en France, en particulier à Montpellier (Antigone). Les détails sont soignés : balcons en pierre ou en métal avec des motifs dans le genre de l'Art Déco et différents d'un immeuble à l'autre tandis qu'un gabarit commun, de genre post-haussmannien, unifie la rue : le 2e et 7e ou le 8e étage sont munis d'un grand balcon ou de loggias, la hauteur totale des immeubles est toujours la même et les façades rythmées par des colonnes et des bow-windows respectent plus ou moins l'alignement sur rue. Le style Ceausescu rejoint celui des autres époques de Bucarest sur un point : l'abondance de l'ornementation. Pas question, ici, de réaliser des surfaces lisses comme la tour Montparnasse.
Ne se croirait-on pas à Montpellier, au coucher du soleil ?
Toutefois, dès que l'on passe derrière ces façades monumentales, on trouve l'envers du décor. On se demande alors si, comme dans une bande dessinée de Schuiten et Peeters, tout ceci n'était pas qu'une illusion pour le promeneur, un voile sans matière.
Lorsqu'on contourne le palais par le sud, tout se dégrade peu à peu. L'Academia Romana, monumentale institution qui tente de rivaliser avec le palais du Parlement, se perd dans les herbes folles, au point qu'on se demande si elle est ou pas désaffectée.
Plus loin, l'architecture se fait moins monumentale et plus brutaliste...
... avec, toutefois, un goût pour les balcons et bow-windows qui, même ici, ne se dément pas.
Quant à l'urbanisme communiste qui a couvert la plus grande partie de Bucarest, en dehors du centre, d'immeubles collectifs tous identiques, je n'en ai rien vu. Sauf, peut-être, le tout début le long de Calea Moşilor.
Voilà, il faudra aussi que je retrouve quelques photos pour des aspects moins reluisants de Bucarest ou, au contraire, plus "fun"...
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Pour finir, quelques aspects un peu moins touristiques de Bucarest. D'après une amie roumaine, le prochain tremblement de terre (Bucarest est situé sur une faille) emportera un grand nombre de bâtiments qui ne tiennent guère. Ceux-ci sont-ils des ruines ou un chantier ? En tout cas, ils peuvent rester en l'état pendant des années.
A Bucarest, tout n'est pas contrôlé. Les fils électriques circulent en plein air, les maisons s'entrechoquent, les publicités s'étalent le long des grands axes et des places publiques. C'est le chaos, mais ça marche.
Les casinos sont nombreux. Plus ils sont minables, plus ils prennent des noms prestigieux (le Mirage est l'un des plus grands casinos de Las Vegas ; j'ai même vu un MGM...) :
Et puis une touche de France...
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oui merci ! c'est passionnant ! Tu vas rire mais tu aurais pu en trouver un qui va à Bucharest pour faire du tourisme et passer ces vacances :D
Je voulais y aller l'année dernière et puis finallement flop je n'ai pas réussi à convaincre la personne avec qui je devais partir ! Donc va falloir attendre pour Bucharest et Belgrade ! grr ! Je voudrais vraiment y aller !
Pour Bucharest j'ai un peu peur d'être dérangé toutes les 5 minutes par des gitans...
Sinon Oradea en Roumanie, j'aimerai beaucoup...
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Moi c'était pour le boulot, pas pour le tourisme. Enfin, j'ai joint l'utile à l'agréable...
C'est vrai qu'on est souvent dérangé par des mendiants (pas seulement des Tziganes, d'ailleurs) et des propositions en tous genres (quand un gosse de 12 ans te dit : "Vorrai femei ?" et que tu sais que "femei" signifie "femmes", ça fait un choc), mais on se sent plutôt en sécurité. Il n'y a pas d'aggressivité.
Toutefois il faut absolument connaître l'escroquerie qu'on appelle le "maradona" (voir plus haut ma mésaventure : https://www.pss-archi.eu/forum/viewtopic … 420#p45420 ) si on veut garder son portefeuille jusqu'à la fin de son séjour.
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Un reportage de très haute qualité ma foi! Merci, j'ai appris des tas de choses sur une ville qui m'était totalement inconnue.
L'entrée effective de la Roumanie dans l'ère de la consommation (même si le capitalisme ne fait pas que du bien) ne peut pas lui faire de mal. J'ai l'impression que la Roumanie est beaucoup plus en retard que ses voisins. De plus, je n'ose même pas penser à la situation des autres grandes villes roumaines qui doivent être encore plus mal loties que la capitale.
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LE Moniteur 17-10-2006
Systra décroche le contrat d'ingénierie pour la rénovation du tramway de Bucarest
La filiale de la SNCF et de la RATP va assurer l'ingénierie d'une partie de la rénovation du métro de Bucarest, en association avec la société roumaine Metroul, a annoncé mardi le groupe d'ingénierie ferroviaire.
Le consortium Systra/Metroul a été choisi par la municipalité de la capitale roumaine pour assurer "l'assistance à maîtrise d'ouvrage, de la rédaction des appels d'offres à la fin de la garantie", indique Systra, sans donner de montant.
"Le projet concerne neuf sections de lignes de tramway, qui couvrent 21 km" et "les travaux devraient durer de 5 à 18 mois selon les lots", précise la société française, dans un communiqué.
La RATB (Régie Autonome de Transport de Bucarest) a lancé en 2000 un "vaste programme de rénovation du réseau de tramway", rappelle Systra.
72% du capital de Systra est détenu à égalité par la SNCF et la RATP. Les 28% restant sont aux mains de plusieurs banques d'investissement françaises.
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Après une rapide recherche, et pour compléter les photos que j'ai prises l'an dernier, voici me semble-t-il les principaux projets en high rise à Bucarest. Le maire de Bucarest a beaucoup d'ambition et voudrait créer une vraie place centrale et une promenade, sur le modèle de Barcelone. Il voudrait créer des gratte-ciels au sud du centre-ville, le long de l'axe qui relie la place Alba Julia au palais du Parlement (http://www.thediplomat.ro/profile_0906.htm).
1) Le Bucharest Tower Center
Situé sur Piata Victoriei, au début du boulevard Ion Mihalache. C'est au nord du centre-ville, où on trouve plusieurs immeubles de bureaux. Il devrait être l'un des immeubles les plus élevés d'Europe de l'est (peut-être le plus élevé des Balkans ?). 120 mètres, 26 étages, en cours de construction (structure en acier) :
Des photos du chantier sur
http://www.hotnews.ro/concursfoto/concu … hp?ID_c=19
2) Le Bucharest Business Tower
Place Alba Julia au sud du centre-ville, dans un quartier assez désert). 66 000 m2 et fin en 2009 d'après SkyscraperPage, 90 000 m2 d'après d'autres sources. Budget : 100 millions d'euros (http://skyscraperpage.com/cities/?buildingID=44614).
Ce projet vient d'être abandonné par le constructeur allemand TriGenius, suite à des problèmes pour parvenir à un accord avec les autorités locales, propriétaires du terrain (http://www.zf.ro/articol_106602/100m_eu … opped.html). Ceci entre en contradiction avec l'interview du maire citée plus haut...
3) Millenium Business Center
A l'est du centre-ville. Celui-là, je l'ai pris en photo l'an dernier (au printemps). A présent il devrait être plus ou moins achevé :
Lien:
- l'état du marché de l'immobilier de bureau, avec des (petites) images des constructions récentes et des projets en cours : http://www.rominternational.ro/index.php?page=5
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Merci beaucoup Thierry.
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Super Thierry, je vois qu'on prépare activement son prochain voyage là-bas !
Avec une petite moisson de nouvelles photos, peut-être plus orientées cette fois vers ce qui se fait de neuf dans la capitale. Est-ce que à un an de distance c'est suffisant pour apprécier ce qui bouge en Roumanie et en quoi le pays se modernise ?
Merci pour le reportage sur les constructions en cours.
La Bucharest Tower Center est un peu rigide dans sa forme à mon goût, mais en tous cas j'adore le cladding, qui rappelle franchement Granite, avec ses bandes horizontales disymétriques dans des dégradés de tons bleutés...
Bon séjour
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De retour de Bucarest, j'avoue que je n'ai pas eu le temps de faire le tour des chantiers en détail. Pour la Business Tower Center, ça sera juste une vue depuis le taxi vers l'aéroport...
En ce qui concerne le Millenium Business Center, que je vous ai montré en construction l'an dernier, il est à présent terminé :
Il forme un contraste hallucinant avec l'église arménienne...
... à laquelle il est littéralement collé :
Et deux-trois photos supplémentaires :
L'hôtel Novotel (où j'ai passé une nuit )
... et toujours les mêmes effets de contrastes...
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